HISTOIRES OUBLIÉES, VOIX NOUVELLES
PLACE DE CÉLÉBRATION AU COEUR D"UN ESPACE DIVERSIFIÉ ET COMPLEXE
La Ville de Montréal cherche un concept pour la place des Montréalaises, nouveau lieu public aménagé sur le recouvrement de l'autoroute Ville-Marie. Cet espace se doit d'être accessible, convivial et de devenir une plateforme de participation citoyenne invi-tante et flexible. La place sera espace de découverte, à la fois du paysage urbain et de l'identité et du patrimoine Montréalais. Elle sera un espace rassembleur et inclusif. No-tre projet reconnaît la complexité et la diversité déjà présentes sur le site et donne la parole à la multitude des histoires oubliées.
Concevoir une dalle jardin au-dessus de la tranchée d'autoroute vient avec son lot de problèmes. Le nouveau paysage, en suspension, ne sera jamais complètement ancré à son contexte physique. D'un autre côté la restauration du site à sa condition préalable est impossible compte tenu de l'importance de l'infrastructure souterraine. Faire table rase ferait préjudice à l'histoire montréalaise et nierait l'expérience actuelle des lieux.
La solution à la question, à savoir comment concevoir un paysage déconnecté des ré-cits officiels de Montréal, repose sur une sensibilité qui célèbre la complexité culturelle et technique de l'espace actuel, et la diversité de ses utilisateurs contemporains. Plus nous nous rendons compte que le site actuel est analogue aux histoires oubliées des citoyennes autant ordinaires qu'extraordinaires, plus il devient clair qu'il faut trouver un moyen d'honorer le site dans son état actuel.
Nous avons commencé par le tracé géométrique des éléments qui composent le site, dont certains ont déjà été effacés par la dalle. Nous avons ensuite inclus au projet les besoins et les contraintes techniques, et priorisé les corridors visuels entre la verrerie de Marcelle Ferron, dans l'édicule de métro, et les institutions environnantes. Nous avons optimisé la mobilité et, revenant aux bases de notre intervention, nous avons multiplié des lignes au sol à l'image du marquage de la chaussée autoroutière. Finale-ment, nous avons établi une grille qui rythme les différents espaces et donne une cohé-rence au site.
De ce processus émergent 5 zones :
Le Carrefour est l'espace central, là où la dalle couvre complètement l'autoroute. Sa surface de pavés lisses et clairs, est sillonnée de rayures plus sombres qui évoquent les marques de signalisation routière. C'est l'espace des rassemblements saisonniers, des foules et des évènements. De la grille émerge des mâts lumineux qui éclairent les lieux. Les rayures sombres au sol sont parsemées de sillons lumineux aux intensités variables, qui rappellent le trafic automobile en contrebas. Le Carrefour est aussi le point d'ancrage de la passerelle piétonne.
Le Terminal se situe au nord-est et abrite la station de métro. Il est couvert du même pavage que le Carrefour, mais avec un rythme plus serré, approprié au transit. Les pas-sants peuvent rapidement passer du métro à la passerelle. Les cyclistes peuvent y sta-tionner et réparer leurs vélos. Les utilisateurs peuvent déambuler entre les camions-restaurants et le pavillon d'agréments.
À l'ouest, la place Marie-Josèphe Angélique fait échos au jardin d'origine où se tenaient à la fois des loisirs passifs et actifs. Les usagers peuvent s'y rassembler en petits groupes, La pelouse et les sièges mobiles rendent cette zone flexible et ouverte à tou-tes sortes d'appropriations. L'édicule mécanique existant est intégré à l'espace sous un des abris solaire.
Le Ruisselet, au sud du site, fait écho à la rivière Saint-Martin qui a déjà traversé Ville-Marie. Plutôt que d'essayer d'imiter son tracé, nous avons défini cette zone en utilisant un milieu plus immédiat : le stationnement. Des terrasses basses sont sculptées dans la topographie et rejoignent le niveau de la dalle. Une rampe douce soulève les passants à travers un champ de graminées indigène comme on en retrouve en milieu riverain. Dans cette zone, les rayures sombres s'effacent, et le soir la promenade est contempla-tive, sous la lumière douce des bornes d'éclairage.
Dans la zone de Traversée, des espèces végétales pionnières marquent l'emplacement de l'ancienne rampe d'autoroute et indiquent les points d'accès piétons. Des bandes de pavés de toutes intensités se conjuguent aux géométries dominantes de la nouvelle passerelle piétonnière, de l'ascenseur et de l'éclairage de sécurité.
Parce que la commémoration du passé exige une participation active, nous avons in-clus des plateformes d'expression artistique à chacune des zones. À travers les installa-tions au milieu des graminées du Ruisselet, ou encore sur la scène basse de la place Marie-Josèphe-Angélique, les artistes féminines, peuvent investir et réinterpréter les lieux à leur manière à travers performances, expositions et interventions. Les traces du passé oubliées sont un point de départ pour que les Montréalaises créent de nouvelles histoires.
(Tiré du texte du concurrent)
15 numérisés / 15 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma