Tout est interrelié, l'autre c'est aussi moi.
En développant le concept du projet, nous avons été inspirés par les recherches de l'écologiste des forêts et chercheuse canadienne Suzanne Simard. Contestant la théorie selon laquelle les arbres rivalisent pour se partager les ressources, les découvertes de Madame Simard révèlent une véritable interdépendance des éléments qui composent la nature. Les réseaux racinaires complexes permettent aux arbres de communiquer entre eux afin de partager l'eau et les nutriments. Les « arbres mères », parmi les plus grands et les plus matures, agissent comme des plaques tournantes centrales du réseau. L'affaiblissement d'un seul arbre peut avoir un impact sur la santé et la résilience de tout un écosystème. Tout est interrelié, l'autre c'est aussi moi.
Notre vision, pour le Musée de l'Holocauste de Montréal, est à l'image d'un écosystème plutôt qu'un édifice : un arbre parmi un jardin arboré, un Arbre de Vie symbolisant paix et harmonie.
L'Arbre de Vie est une métaphore universelle célébrée par de nombreuses cultures et religions dont le Etz Chaim qui soutient et nourrit la vie. D'ailleurs nous y retrouvons multiples significations, mais dans toutes les cultures ou religions où il est vénéré, on peut voir que celle-ci est très similaire et qu'elle est étroitement liée à la vie et à l'existence. Au milieu des conflits, de la division, de la haine et des atrocités, l'Arbre de Vie est porteur d'espoir grâce à son pouvoir régénérateur qui supporte la vie, et donc, impacte positivement les générations.
Le nouveau musée fera partie intégrante du tissu urbain montréalais en y intégrant une forte composante paysagère naturelle. Enraciné et érigé au coeur d'une forêt urbaine, ce lieu muséal permettra aux visiteurs de toutes origines de se réunir, d'échanger, de célébrer et de comprendre les éléments qui les rassemblent tout en honorant les victimes et les survivants de l'Holocauste. Ce lieu de rencontre permettra de promouvoir la création d'un monde plus juste et socialement responsable et d'instruire sur les moyens pour y parvenir.
Un jardin arboré, reliant le boulevard Saint-Laurent et la rue Saint-Dominique, agira telle une main tendue envers les visiteurs et les passants. D'alignement avec le domaine public, la canopée d'arbres en pleine terre assurera la continuité du cadre bâti du boulevard Saint-Laurent. L'architecture du musée et son jardin incarneront chaleur, ouverture d'esprit, accueil et empathie et des caractéristiques intimement liées à l'identité de Montréal et de ses habitants. Le long de la limite Nord du site, un mur mitoyen « habité » permettra d'intégrer tous services plus techniques (flux verticaux, gaines mécaniques, conduits sanitaires, monte-charge, etc.) permettant ainsi à tous les espaces publics du musée d'être en lien direct avec la ville et le jardin arboré.
À l'intérieur, le visiteur sera invité à parcourir les espaces programmatiques tous rattachés à un tronc central. Le tronc de l'arbre sera constitué des circulations verticales destinées au public. Les fonctions programmatiques et les salles d'expositions se ramifieront et se déploieront comme des feuilles voûtées autour du tronc. Des espaces en arc de cercle guideront les visiteurs à travers le musée, canalisant les flux tout en offrant des lieux propices à des moments de pause et de réflexion.
Rythmé par une lumière partiellement filtrée, similaire aux rayons du soleil qui percent une canopée d'arbres, le parcours muséal plongera le visiteur de constantes transitions progressives et bidirectionnelles entre lumière et obscurité, faisant allusion à la résilience de la communauté juive face aux atrocités de l'Holocauste et évoquant le cycle régénérateur de la nature suivant une rude saison. Une expérience profondément émotionnelle et personnelle s'y déroulera, suscitant la prise de conscience, le souvenir, la réflexion, la compassion, le respect, le dialogue et l'action.
Nourri par la mémoire et l'éducation, le musée agira tel un phare en constante évolution capable de guider et d'instruire les générations futures. En favorisant l'ouverture de dialogue qui permet de confronter l'obscurité avec espoir, le musée de l'Holocauste de Montréal saura créer des rapprochements au sein de la communauté locale ainsi qu'avec le monde. Nous sommes tous unis, tout est interrelié.
(Texte du concurrent)
Le projet intrigue le jury par sa forme organique. La qualité de la maquette de bois est soulignée, ainsi que le jardin adjacent, qui offre un bel espace public. Toutefois, le jury est d'avis que la forme du bâtiment comprime les espaces d'exposition et que la prémisse structurale est un grand défi technique, qui gagnerait à être mieux expliquée.
(Tiré du rapport du jury)
8 numérisés / 8 accessibles
- Planche de présentation
- Vignette
- Plan
- Coupe
- Axonométrie
- Croquis de conception
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette