Le génocide des Juifs et autres populations aux mains des nazis a eu lieu à l'extérieur du Canada. En l'absence de preuves matérielles, sa mémoire sera transmise grâce aux voix et témoignages des survivants. Le nouveau Musée de l'Holocauste Montréal vise à sensibiliser les générations futures aux risques universels du racisme, de l'antisémitisme, de la haine, de l'indifférence et de la violation des droits de l'homme. Il se doit d'être non seulement un espace de commémoration protégé, mais aussi un forum ouvert à tous, permettant des expériences d'écoute et de discussion et créant des espaces qui enveloppent et abritent le souvenir.
UN MONUMENT DOUX
La résilience, thème central du Musée de l'Holocauste, est incarnée par une figure en interaction avec la ville. À la rencontre des anciens quartiers francophones et anglophones de Montréal, dans le district historique de l'immigration, parmi des rues commerciales et résidentielles et entre bâtiments vernaculaires et culturels, le site représente bien la diversité de la vie humaine. Au sein de ce tissu diversifié, le nouveau bâtiment se présente en tant que volume affirmé, bien que dans le respect des bâtiments existants. Il s'étend du boulevard Saint-Laurent à la rue Saint-Dominique et forme une façade spatiale profonde invitant le public à entrer dans les jardins jusque dans l'Agora ouverte au rez-de-chaussée.
UN LIVRE OUVERT
Inside out : Le Musée de l'Holocauste se révèle. Au lieu d'un bâtiment institutionnel typique, dont les éléments structuraux, la circulation et la cour se trouvent à l'intérieur d'une façade s'ouvrant sur la rue, il sera inversé. La façade est tournée vers l'intérieur, tandis qu'un exosquelette, incluant la circulation, se déploie vers les rues et bâtiments avoisinants et dévoile ainsi en jardin extérieur public. En se retournant, le musée s'articule comme un livre ouvert, destiné à être lu plutôt que de se présenter comme une couverture protectrice. Il offre tout de même un différent type d'abri, un vide qui constitue une coupure discrète avec la vie quotidienne animée du boulevard Saint-Laurent.
UNE FACADE VIVANTE
En tant que Musée Mémorial, la nouvelle structure s'articule vers la rue comme une véritable institution vivante. Elle est ceinturée d'un jardin vertical public, à la fois doux et monumental, espace de récréation et seuil précédant l'entrée dans le musée. Une façade éphémère qui se transforme au cours de la journée et de l'année et qui offre une variété de montées et descentes grâce à des plateformes publiques en accord avec les hauteurs des bâtiments voisins. Les plateformes peuvent être utilisées pour des événements tenus dans l'auditorium attenant ou dans l'espace d'exposition temporaire. En encourageant l'interaction du public avec la nature urbaine, le projet aborde les questions de durabilité dans un contexte curatorial.
CONSTRUIRE AUTOUR DU VIDE
Libéré à la fois des éléments structuraux et de la circulation, l'espace muséal se déploie sous la forme d'un plan libre qui permet aux approches muséologiques d'exposer de manière appropriée les souvenirs et les témoignages. En contraste avec l'espace ouvert, la figure spécifique du vide central est sculptée comme un espace commémoratif à la fois au rez-de-chaussée et aux niveaux d'exposition. Ouvert sur le ciel, en relation avec la lumière et la pluie, le vide offre un espace autre qui, tout en étant situé près de l'agora animée du rez-de-chaussée, est parfaitement calme et détaché de la vie quotidienne.
(Texte du concurrent)
Le jury convient que ce projet présente plusieurs aspects intéressants, notamment l'organisation périphérique des espaces, avec circulation par l'extérieur, ainsi que les grands plateaux libres de colonnes. La force de l'espace mémorial proposé est également soulignée. Toutefois, l'image du projet semble reposer sur les plantes grimpantes, ce qui apparait peu crédible.
(Tiré du rapport du jury)
7 numérisés / 7 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Axonométrie
- Schéma
- Croquis