Deux grandes cheminées, comme des phares, se dressent là, dans le ciel de Rosemont. Elles crachent encore des nuages, mais cette fois, c'est l'espoir qui s'élève. Le coeur de l'incinérateur bat toujours, mais son souffle change.
On parle ici de redonner vie, de renouer avec ce qu'on est, de faire vibrer le passé dans le présent. Le béton retient l'eau, comme il retient l'histoire, figée dans la pierre et les souvenirs.
Ces cheminées, elles sont plus que de simples tours de fumée ; elles sont les vestiges d'un autre temps. Elles appellent les gens du quartier, comme les phares qui guident les bateaux perdus. On veut les voir s'illuminer à nouveau, mais d'une lumière plus douce, celle de la communauté retrouvée.
Le bain des carrières, ce n'est pas juste de l'eau dans une cuve. Non, c'est une invitation à plonger dans l'histoire, à faire corps avec l'incinérateur, avec les matériaux bruts. On a fouillé dans les livres, dans la mémoire des rues de Montréal, pour comprendre ce qu'étaient les espaces publics avant. Le bain, l'incinérateur, ces deux grandes bâtisses qui façonnent le quartier, se parlent en secret. On a écouté leur dialogue.
On ne touchera pas trop à la forme, non, parce que c'est elle qui nous parle. Le béton, on le garde. Il est robuste, il retient la chaleur comme un souvenir tenace.
Les machines sont toujours là, prêtes à servir autrement. Pas besoin de tout casser, on va juste faire revivre ce qui est déjà là, comme un vieil air qu'on réorchestre doucement. Les fours de l'incinérateur servent à présent au processus de saponification à chaud. Les jardins de fleurs odorantes fournissent la savonnerie en bouquets aromatiques. Les bains sont chauffés par la chaleur résiduelle du processus. La savonnerie, le coeur battant.
Et là, près des cheminées devenues des symboles, les gens se rassemblent. L'incinérateur ne crache plus la pollution, mais le bien-être. On se retrouve, on jase, on se détend. C'est un espace où chacun peut être, simplement.
L'incinérateur devient un lieu de réconfort, de ressourcement, et les vieilles cheminées, elles, continuent de veiller.
(Tiré du texte du concurrent)
Prix du public : Bain des carrières avec 19% des voix sur un total de 452 répondants.
(Tiré du rapport du jury)
6 numérisés / 6 accessibles
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