Depuis leur fermeture, les incinérateurs des Carrières et Dickson se dressent comme des témoins silencieux de l'histoire industrielle de Montréal, vestiges imposants d'une époque révolue. Le temps y a laissé ses marques et ces bâtiments se retrouvent aujourd'hui au coeur de débats animés sur leur avenir. Nombreux sont ceux qui ont proposé de leur redonner un second souffle, mais en vain. En effet, qu'il s'agisse d'un centre récréatif, de studios de production ou encore d'une serre agricole, aucun programme ne semble véritablement capturer l'essence de ce patrimoine historique, tout en restant abordable. La question se pose donc: est-il nécessaire d'attribuer une nouvelle fonction au bâtiment pour en assurer sa conservation?
Bien qu'elles semblent laissées à l'abandon, ces grandes structures mystérieuses continuent d'enflammer l'imagination des explorateurs urbains, des photographes et des artistes. Plutôt que de leur imposer un usage strictement défini, il est peut-être plus judicieux d'ouvrir ces sites au public, permettant une appropriation libre et authentique. À l'instar des anciens dépotoirs transformés en parcs, ces sites pourraient évoluer en lieux vivants où les ruines deviennent des terrains d'exploration. Ainsi, nous garantissons non seulement leur préservation, mais aussi leur intégration dans la vie communautaire et culturelle de Montréal.
Cependant, la décontamination et l'accessibilité demeurent des enjeux majeurs. Nous proposons donc une intervention architecturale ainsi qu'un aménagement paysager sensiblement pensé pour répondre à ces défis, tout en préservant l'esprit vibrant et le potentiel de ces lieux emblématiques.
Petits agents, grands changements
Notre stratégie paysagère intègre les avancées de la biotechnologie et repose sur les principes de la phytoremédiation et de la bioremédiation. Bien que plus lentes, ces méthodes d'assainissement des sols sont à la fois économiques et écologiques. En introduisant des plantes et des micro-organismes capables d'absorber et de décomposer les contaminants persistants tels que l'ammoniac, le diesel et les PCB, nous offrons une solution durable et respectueuse de l'environnement. Cette approche honore le cycle naturel de la dégradation des déchets, permettant à la nature de se régénérer à son rythme, plutôt que de se précipiter vers des procédés industriels rapides et coûteux.
Nous visons plus qu'une simple décontamination du site: nous rendons hommage à l'histoire urbaine de la ville en transformant ces ruines en une oeuvre vivante. Cette transformation marque la fin d'un chapitre et le début d'une ère de réhabilitation.
Une invitation à ne pas manquer
Les incinérateurs possèdent une architecture à la fois majestueuse et imposante, qui suscite l'émerveillement. Nous proposons d'effectuer une démolition partielle et minutieuse pour créer des fentes hautes et étroites dans les façades. Ces ouvertures servent de points d'accès aux bâtiments sans pour autant compromettre leur intégrité esthétique et historique. Par leur étroitesse, elles dévoilent des aperçus intrigants de l'intérieur, éveillant la curiosité des visiteurs. Ce jeu de révélations partielles contribue à la préservation du caractère énigmatique de ces bâtiments tout en incitant à l'aventure et à la découverte.
En parallèle, l'intégration de végétation dans ces espaces enrichit l'expérience des visiteurs en apportant une dimension vivante et organique qui met en valeur la grandeur de ces colosses brutalistes.
Références
Raklami, A., Meddich, A., Oufdou, K., & Baslam, M. (2022). Plants-Microorganisms-Based Bioremediation for Heavy Metal Cleanup: Recent Developments, Phytoremediation Techniques, Regulation Mechanisms, and Molecular Responses. International journal of molecular sciences, 23(9), 5031. https://doi.org/10.3390/ijms23095031
(Tiré du texte du concurrent)
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