L'urgence
Comment sont traités nos déchets et où finissent-ils ? Cette question semble souvent éloignée des préoccupations des Montréalais. Sont-ils enfouis, triés ou revalorisés ? Peu importe le mode de traitement, rares sont les citoyens confrontés à la réalité du cycle de vie de leurs déchets. Selon le rapport sur le transbordement des matières résiduelles de l'île de Montréal (2005), environ 44 000 tonnes de déchets provenant de l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie sont traitées à près d'une heure de route de Montréal (Saint-Thomas). Quant au reste,ils sont gérés au Complexe Environnemental de Saint-Michel (CESM). Ce dernier, dont la fermeture imminente est prévue pour le 30 septembre prochain, est le plus grand centre de tri du Québec. Une grande proportion des déchets des arrondissements Rosemont-La Petite-Patrie et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve seront donc, après cette date, détournés du CESM vers d'autres centres de tri en périphérie de Montréal. Outre les émissions de GES supplémentaires liées au transport, cet exode de nos résidus déconnecte les citoyens du déchet. Résulte alors du détachement géographique un éloignement dans les esprits.
Le verre
Parmi les différentes matières traitées et enfouies à l'extérieur de la ville, on retrouve le verre. Ce matériau est actuellement recyclé dans seulement 11 des 16 arrondissements qui composent la Ville de Montréal. Le Plateau-Mont-Royal, Rosemont-La Petite-Patrie et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve n'en font pas partie. Selon Ricova, environ 1 300 tonnes de verre provenant de ces arrondissements sont acheminées chaque mois vers un dépotoir.
Plus largement au Québec, deux tiers du verre issu de nos bacs de récupération sont malheureusement enfouis. Il devient donc nécessaire de repenser notre système de collecte des déchets et de recyclage pour optimiser son efficacité. Il serait possible de recycler correctement le verre si des infrastructures adéquates étaient mises à la disposition de la Ville de Montréal.
L'écologie de demain
À lieu de délocaliser le tri des déchets, nous proposons un retour radical des installations de traitement au coeur de la ville. En effet, en plus de traiter les déchets directement sur les lieux de leur production, cette proximité des résidus nous fait prendre conscience de la quantité de matière résiduelle que nous produisons en tant que quartier, que société. La sensibilisation face à notre empreinte écologique est facilement ignorée si les déchets ne sont jamais perçus.
Les incinérateurs Des Carrières et Dickson présentent un patrimoine industriel qui a le potentiel d'être remis en état et modernisé. Nous proposons d'y accueillir les premières fonderies de verre recyclé sur l'île de Montréal. Déjà dotés de fours et de cheminées d'évacuation, ces bâtiments disposent d'une configuration adaptée pour accueillir des fonderies de valorisation du verre. En préservant la fonction industrielle initiale des bâtiments, nous perpétuons le souvenir d'une époque révolue. Autrefois symboles d'une industrie polluante et inconsidérée, les incinérateurs rénovés deviendraient des symboles de la transition écologique, tant par leur impact physique que social. Le programme proposé s'attaque donc à trois enjeux : le traitement local des déchets, la valorisation du verre et la sensibilisation citoyenne.
Acceptabilité sociale
Par la radicalité de notre proposition, nous visons à engendrer une prise de conscience et un renouveau de l'engagement citoyen concernant nos habitudes de consommation. La réouverture des incinérateurs en tant que fonderies permettrait non seulement de créer des emplois dans un secteur d'avenir face au tarissement des ressources naturelles, mais aussi d'aider le Québec à atteindre ses objectifs de neutralité carbone tout en redonnant vie à des sites industriels abandonnés depuis des années. Pour compléter cet éveil, un centre d'interprétation sur le développement durable de Montréal serait aménagé au coeur de la Fonderie des Carrières.
Les sources de nos données ont été éludées pour alléger le texte.
(Tiré du texte du concurrent)
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