Le projet de centre d'interprétation Bourg de Palos de l'atelier Big City (Cormier, Cohen, Davies) privilégie une communication entre le visiteur et le site. Ce principe de médiation se traduit à travers la structure « comparable à un cabinet d'exposition géant installée sur la pointe. Articulée et transformable, elle se déploie, s'ouvre au site l'été; et, l'hiver, se recroqueville, se contracte, se referme sur elle-même. » Il en résulte une élongation du programme sur des espaces linéaires issus des éléments majeurs tels que le chemin de fer et les lignes à haute tension. Le parcours d'une envergure semblable se déroule de l'accès du site, à la promenade de la structure, à la visite de la pointe jusqu'au possible tour de la Baie. Le centre d'interprétation lui-même, ou encore la machine à voir, est ainsi formé d'un filtre didactique qui garde constamment contact avec l'environnement durant les périodes d'usages. Ce filtre se traduit par des panneaux d'aluminium pivotants et perforés qui laissent ou non apparaître les images relatives aux expositions. Les visiteurs doivent donc emprunter un parcours extérieur où ils sont protégés par le toit du musée. Durant tout le processus, les visiteurs sont confrontés à échanger avec le site et cela va même jusqu'à participer au travail de réflexion et d'interprétation en partie grâce au mur des objets précieux du Bourg de Palos. En fait, « le visiteur est amené à comprendre les éléments qui s'y sont déroulés et à apprivoiser des éléments de vie passée. » D'ailleurs, le centre d'interprétation fournit des informations sur les particularités physiques et écosystémiques du lieu, l'importance de la seigneurie de Bellefeuille et des découvertes archéologiques et finalement l'information sur l'économie basée sur la pêche et la foresterie.
(Texte CCC)
Stratégie d'implantation : une structure comparable à un cabinet d'exposition géant
II ne s'agit pas tant de construire un objet autonome et introverti que d'infiltrer un lieu. Une structure comparable à un cabinet d'exposition géant est installée sur la pointe. Articulée et transformable, elle se déploie, s'ouvre au site l'été; et, l'hiver, se recroqueville, se contracte, se referme sur elle-même. D'autres éléments, grandes représentations d'artefacts, sortes d'objets échoués, marquent le site. Plusieurs niveaux d'interaction sont proposés entre l'installation et le territoire La structure traverse la pointe, c'est un passage qui permet au visiteur de pénétrer le site et d'atteindre, au-delà du restaurant, de la terrasse, du casse-croûte, de la salle d'audio-visuel, le débarcadère du traversier qui le mènera à Plie, au-delà du banc de sable, au centre de la baie et à la tour d'observation, ou encore, en direction inverse, de traverser le chemin de fer et d'accéder à la plage et à la mer à partir d'une passerelle-belvédère. La structure établit un lien formel, fonctionnel et visuel entre la pointe, la mer et l'île. L'intervention éclatée dans le paysage prend l'échelle des grands éléments de la baie: le barachois, le chemin de fer, les lignes à haute tensions, le remblais de Chandler.
Stratégie de communication : la machine à voir
La structure est une machine à voir. La structure-passage abrite et dirige le visiteur. Côté nord, ses parois mobiles, sortes d'écrans magiques (vitrines de Pabos) surimposent l'histoire de Pabos à son paysage. Des images l'évoquant sont reproduites sur ces panneaux perforés pivotants. Vus de biais ils sont opaques: seule l'image est lisible. Vus de faces ils sont transparents: à travers l'image (à travers l'histoire), le paysage apparaît. Côté sud, des volets de mailles de chaîne s'ouvrent sur le terrain des fouilles où s'élèvent de grandes représentation d'artefacts (les objets échoués). Vers l'ouest, la structure encadre l'île. Le visiteur est installé dans l'espace de l'histoire.
La structure, filtre didactique du lieu agit tant à l'échelle de la promenade abritée qu'à celle du site qui la traverse: de la forêt au détroit l'espace est filtré par la structure.
Compris, Pabos prend de nouvelles dimensions. L'île Beau Séjour,d'où la baie et ses accès étaient contrôlés devient le but ultime de la promenade touristique (le contrôle effectif se fait maintenant de la pointe). Le visiteur domine temporairement Pabos. De l'observatoire, il contrôle visuellement l'ensemble de la baie. De l'île, le visiteur comprend Pabos du point de vue des seigneurs de Pabos, de 4a pointe, de celui des pêcheurs.
Les éléments qui marquent le site :
La structure principale
Un toit de métal plié à sous-face de bois enjambe le site. Il est supporté par la "machinerie" du projet:
1. un mur de panneaux d'exposition pivotants;
2. des pavillons fonctionnels situés aux extrémités;
3. une série de structures expressives qui bordent et enclosent la face sud (le système de volets horizontaux ajourés, (a rampe, !a terrasse).
L'espace conceptuel défini par le toit règle la génération de tous les éléments du projet: l'installation sur l'île, la rampe d'accès, la passerelle et les quais sont l'extension de cet espace.
Le jardin anglais
Un jardin anglais formé de plantes locales marque la fin des fouilles archéologiques. II envahit chaque secteur de fouilles au fur et à
mesure de leur exploration.
Le champ des objets échoués
Des représentations à échelle démesurée d'objets trouvés sur le site ou d'objets évoquant les activités de Pabos sont déposées sur le sol. Elles indiquent la localisation des bâtiments identifiés par les archéologues.
Les lunettes d'approches
Autour de la baie, aux embouchures stratégiques, le contrôle de la région à partir de Nie Beau Séjour est signalé par l'installation de lunettes d'approches fixes visant l'î1e.
La cour des objets précieux
La cour des objets précieux intègre le 1 % des arts. Dans son mur de soutènement sont coulés des reproductions d'artefacts.
Les ruines du moulin king squelette de la baleine et la voie de chemin de fer
S'ils sont moins exceptionnels que les vestiges du XVlllième siècle, les ruines du moulin King, le squelette dés-enfoui et nettoyé de la baleine et la voie de chemin de fer participent à la dynamique du site leur matérialité rattache Pabos au présent en évoquant l'industrie et le problème de la survie de la faune aquatique. Ces éléments sont intégrés à la découverte du site. Le sentier ouest mène aux ruines, le squelette est installé à proximité de la cour creuse, une passerelle menant à la plage traverse le chemin de fer. De plus une petite gare pourrait permettre aux passagers de s'arrêter à l'entrée du site (Pabos-station est hors budget).
Les activités proposées
Au visiteur les activités suivantes sont proposées:
Lecture de l'histoire de Pabos à travers les éléments qui marquent le site (le phénomène d'apparition du paysage à travers 'les panneaux pivotants devient attrait touristique). Promenade sur la pointe.
Traversée vers l'île.
Dés-enfouissement et nettoyage de (a baleine (le squelette de la baleine est exhumé la faune souterraine ayant consommé sa chair).
Observation de la baie à partir de l'île Beau Séjour. Fouilles animées.
Présentations audio-visuelles (quand l'écran n'est pas en place, une fenêtre vers l'île est dégagée).
Plantation du jardin anglais.
(Tiré du texte du concurrent)
Selon les membres du jury, seule la proposition de l'équipe Cormier, Cohen, Davies, architectes correspond au souhait exprimé par le promoteur, à savoir l'obtention d'un concept novateur pour l'interprétation du site archéologique et historique de la Baie du Grand Pabos. Il s'agit d'un projet qui sort totalement de l'ordinaire par sa fraîcheur et sa nouveauté. Le parti adopté est rigoureux, les architectes ayant su disposer tous les éléments du programme à l'intérieur d'une structure linéaire.
Sa fluidité et sa transparence en feront un objet moins imposant, en réalité qu'il n'apparaît sur les planches présentées dans le cadre du concours. Sur le plan de l'interprétation archéologique, le projet offre humour et gaieté. Les grands panneaux pivotants permettent d'éviter les explications en lieu fermé et provoquent une dynamique intéressante entre les gens et le site; les objets magnifiés possèdent une qualité ludique qui devrait retenir l'attention des visiteurs.
Selon les membres du jury, le bâtiment devra être déplacé légèrement afin de libérer un emplacement qui n'a pas encore fait l'objet de fouilles. Par ailleurs, une recherche sérieuse devra être faite afin de s'assurer que les panneaux métalliques puissent résister aux conditions particulières du site.
(Tiré de la brochure «Le centre d'interprétation Bourg de Pabos», coordination et rédaction: Odile Hénault)
74 numérisés / 17 accessibles
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Dessin
- Dessin
- Croquis de conception
- Dessin
- Croquis de conception
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Croquis de conception
- Perspective
- Extrait de planche
- Coupe