Quand le design des concours québécois innove pour le design urbain
par Camille Crossman, publié le 2011-09-25
Lancé en mai 2011, le concours de design urbain « Namur/ Jean-Talon Ouest» innove à la fois dans l’organisation en 2 phases, dans la conception inédite des critères de jugement sous forme d’enjeux, mais il fait également montre d’audace et d’ouverture à la critique, en permettant au Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle (LEAP) de mettre en ligne tous les projets simultanément au dévoilement des résultats.
Ces innovations et cette audace ne sont sans doute pas étrangères au fait que ce concours nouvelle formule a été organisé par le professeur Jacques White de l’Université Laval, un des meilleurs experts québécois, ainsi que par Isabelle Leclair, ancienne coordonnatrice des chercheurs au LEAP. Notons que la première phase de ce concours pancanadien était anonyme, mais restreinte à des équipes composées de professionnels en architecture, en urbanisme et/ou en architecture de paysage. Situé dans le quartier Côte- des-Neiges à Montréal, un vaste site industriel, surnommé « le Triangle » en raison de sa géométrie particulière, est en train de subir un important changement de vocation. Quelques centaines de condominiums sont en construction pour répondre à la demande, toujours croissante, de logements. Le quartier le plus dense de Montréal s’attend à ce que près de 6000 nouveaux résidents, dont une forte proportion de familles d’immigrants, s’installent aux abords du métro Namur dans les prochaines années. Or, dans son état actuel, ce site bétonné, aménagé pour la circulation des voitures et des camions est tout sauf propice à l’accueil d’une clientèle résidentielle, de familles, de piétons, de cyclistes, etc. La transformation de ce vaste espace urbain en un quartier résidentiel de qualité représente littéralement l’aménagement d’un « morceau de ville ».
Conscient de l’importance des enjeux et de l’ampleur que représente un tel projet de développement, M. Marvin Rotrand et Mme Helen Fotopulos, respectivement conseillers des districts Snowdon et Côte-des-Neiges, ont soutenu l’idée de tenir un concours de design urbain. Or ce concours présente une particularité qu’il nous apparaît important de souligner ici, car elle pourrait donner un souffle nouveau à la pratique des concours au Québec et au Canada. En effet, si nous connaissions d’une part, les concours traditionnels menant à l’octroi d’un contrat pour la réalisation du projet lauréat et d’autre part, les concours d’idées organisés pour stimuler l’émulation créative et/ou pour tâter le pouls sur une question d’aménagement donné, la formule hybride organisée à l’occasion de ce concours est une vraie nouveauté. Sans expliciter ici tous les enjeux fonciers liés à la nature des propriétés publiques et privées des terrains du site, il a été décidé que le concours serait « hybride » ; c’est-à-dire qu’il comportait deux volets (projet et idée) que les concurrents allaient devoir traiter au sein d’une seule et même proposition de projet. Le premier volet prenait place sur une zone appartenant au domaine public située à l’entrée principale du site (du côté du métro Namur) et devait être réaménagée en vue d’être construite. Le deuxième volet pouvait se déployer sur l’ensemble de l’espace urbain non bâti délimité par le Triangle; que les terrains appartiennent à des promoteurs privés ou au domaine public. Sur ces zones, les concurrents étaient invités à proposer des idées d’aménagement urbain comprenant l’intégration de nouveaux parcs, la fermeture ou l’ouverture de nouvelles rues, l’élaboration de stratégies écologiques pour la récupération des eaux de pluie à l’échelle urbaine, la proposition d’un plan-masse, etc. Abordés ainsi, les organisateurs du concours ont su tirer le meilleur parti de la formule; d’une part ils étaient assurés d’avoir un projet de qualité pour l’aménagement d’une partie du site. D’autre part, en demandant aux concurrents de proposer une vision d’ensemble pour le quartier, la ville s’est dotée d’un projet « potentiel » qui pourra être développé sur le long terme. Bien que cette la réalisation du volet « idées » nécessite la collaboration des promoteurs privés, gageons que ces derniers sauront bénéficier d’un aménagement urbain agréable, cohérent, verdoyant et assurant un milieu de vie de qualité aux futurs résidents du secteur, grâce aux fonds publics octroyés à cet effet.
Enfin, il est nécessaire de souligner la finesse des critères de jugement qui, exprimés par une série d’enjeux, témoignent de la véritable réflexion tenue préalablement par les différents porteurs et organisateurs du concours. Cette « conception » préliminaire du projet en une série d’objectifs précis a fort probablement permis aux concurrents de concevoir et de soumettre des projets d’une grande qualité, et aux membres du jury de poser un jugement «juste et éclairé » lors de l’évaluation des projets. Suivant cette volonté de transparence quant au processus de jugement, rappelons que Design Montréal a organisé, pour la deuxième fois seulement au Québec, une séance de présentation publique des 4 équipes finalistes. Plus d’une centaine de personnes y ont assisté le 8 septembre 2011.
Ces innovations et cette audace ne sont sans doute pas étrangères au fait que ce concours nouvelle formule a été organisé par le professeur Jacques White de l’Université Laval, un des meilleurs experts québécois, ainsi que par Isabelle Leclair, ancienne coordonnatrice des chercheurs au LEAP. Notons que la première phase de ce concours pancanadien était anonyme, mais restreinte à des équipes composées de professionnels en architecture, en urbanisme et/ou en architecture de paysage. Situé dans le quartier Côte- des-Neiges à Montréal, un vaste site industriel, surnommé « le Triangle » en raison de sa géométrie particulière, est en train de subir un important changement de vocation. Quelques centaines de condominiums sont en construction pour répondre à la demande, toujours croissante, de logements. Le quartier le plus dense de Montréal s’attend à ce que près de 6000 nouveaux résidents, dont une forte proportion de familles d’immigrants, s’installent aux abords du métro Namur dans les prochaines années. Or, dans son état actuel, ce site bétonné, aménagé pour la circulation des voitures et des camions est tout sauf propice à l’accueil d’une clientèle résidentielle, de familles, de piétons, de cyclistes, etc. La transformation de ce vaste espace urbain en un quartier résidentiel de qualité représente littéralement l’aménagement d’un « morceau de ville ».
Conscient de l’importance des enjeux et de l’ampleur que représente un tel projet de développement, M. Marvin Rotrand et Mme Helen Fotopulos, respectivement conseillers des districts Snowdon et Côte-des-Neiges, ont soutenu l’idée de tenir un concours de design urbain. Or ce concours présente une particularité qu’il nous apparaît important de souligner ici, car elle pourrait donner un souffle nouveau à la pratique des concours au Québec et au Canada. En effet, si nous connaissions d’une part, les concours traditionnels menant à l’octroi d’un contrat pour la réalisation du projet lauréat et d’autre part, les concours d’idées organisés pour stimuler l’émulation créative et/ou pour tâter le pouls sur une question d’aménagement donné, la formule hybride organisée à l’occasion de ce concours est une vraie nouveauté. Sans expliciter ici tous les enjeux fonciers liés à la nature des propriétés publiques et privées des terrains du site, il a été décidé que le concours serait « hybride » ; c’est-à-dire qu’il comportait deux volets (projet et idée) que les concurrents allaient devoir traiter au sein d’une seule et même proposition de projet. Le premier volet prenait place sur une zone appartenant au domaine public située à l’entrée principale du site (du côté du métro Namur) et devait être réaménagée en vue d’être construite. Le deuxième volet pouvait se déployer sur l’ensemble de l’espace urbain non bâti délimité par le Triangle; que les terrains appartiennent à des promoteurs privés ou au domaine public. Sur ces zones, les concurrents étaient invités à proposer des idées d’aménagement urbain comprenant l’intégration de nouveaux parcs, la fermeture ou l’ouverture de nouvelles rues, l’élaboration de stratégies écologiques pour la récupération des eaux de pluie à l’échelle urbaine, la proposition d’un plan-masse, etc. Abordés ainsi, les organisateurs du concours ont su tirer le meilleur parti de la formule; d’une part ils étaient assurés d’avoir un projet de qualité pour l’aménagement d’une partie du site. D’autre part, en demandant aux concurrents de proposer une vision d’ensemble pour le quartier, la ville s’est dotée d’un projet « potentiel » qui pourra être développé sur le long terme. Bien que cette la réalisation du volet « idées » nécessite la collaboration des promoteurs privés, gageons que ces derniers sauront bénéficier d’un aménagement urbain agréable, cohérent, verdoyant et assurant un milieu de vie de qualité aux futurs résidents du secteur, grâce aux fonds publics octroyés à cet effet.
Enfin, il est nécessaire de souligner la finesse des critères de jugement qui, exprimés par une série d’enjeux, témoignent de la véritable réflexion tenue préalablement par les différents porteurs et organisateurs du concours. Cette « conception » préliminaire du projet en une série d’objectifs précis a fort probablement permis aux concurrents de concevoir et de soumettre des projets d’une grande qualité, et aux membres du jury de poser un jugement «juste et éclairé » lors de l’évaluation des projets. Suivant cette volonté de transparence quant au processus de jugement, rappelons que Design Montréal a organisé, pour la deuxième fois seulement au Québec, une séance de présentation publique des 4 équipes finalistes. Plus d’une centaine de personnes y ont assisté le 8 septembre 2011.