RE-Marquer le territoire de l'architecture
Montréal, « ville de design », le Québec, « terre d’architecture»? L’exposition itinérante, conçue pour le LEAP par Denis Bilodeau et pour le Centre de design de l’UQAM par Marc Choko et Georges Labrecque, ne verse pas dans de telles formules. Il s’agit d’un travail fouillé cherchant à saisir près de 15 années d’architecture culturelle au Québec entre 1991 et 2005.
Présentée jusqu’au 17 décembre 2006 à Montréal, avant de rejoindre notamment Rimouski, Chicoutimi et Paris, cette rétrospective met en relation le phénomène des concours d’architecture, encore timide au Québec et plus encore au Canada, et celui de l’imaginaire territorial, quant à lui ancré plus profondément. À l’heure où les expositions d’architecture recherchent désespérément à faire « évènement » en parlant le moins possible des aspects concrets de l’architecture (qui ne sont pas toujours reluisants, tant s’en faut), à une époque où les pouvoirs politiques découvrent qu’il y a du « design » chez nous et que cela est bon pour « l’image de marque », il nous a semblé important de mener un travail attentif en comparant le plus sérieusement du monde plusieurs dizaines de projets, réalisés ou non. Les fureteurs habitués du
Catalogue des Concours Canadiens connaissaient sans doute nombre de ces projets, mais il manquait une analyse comparative, une vue synoptique et, osons l’expression favorite du photographe Pierre Lahoud : un regard aérien !
Dans cette mise à jour de novembre 2006, le CCC présente en détail les trois projets conçus par trois équipes parmi les plus actives au Québec pour le concours du Centre de production des arts de la scène Jean-Besré (2004) à Sherbrooke. Deux des projets n’ont pas échappé au journaliste du Devoir, Stéphane Baillargeon qui, dans une pleine page publiée le 19 novembre 2006, insiste sur ces « salves d’espoir ». Car le territoire n’est pas chose facile pour les architectes, désirant souvent l’ouverture, choisissant parfois le repli, ils confondraient facilement territoire et « pré carré ». Trop occupés qu’ils sont souvent à régler tous les détails du projet ou du chantier, les architectes en oublient parfois de prendre du recul sur leur production et tout ce qui la relie aux autres architectures. Nous souhaitons que cette exposition itinérante et son catalogue richement illustré, servent au moins aux architectes à re-marquer, d’un œil nouveau, le territoire de l’architecture.
Souhaitant accroître la visibilité des pratiques artistiques professionnelles de la région de l'Estrie, la Ville de Sherbrooke choisissait en 2002 de construire un centre de production des arts de la scène. Unique en Estrie, ce nouveau centre, dédié aux besoins de production des compagnies professionnelles de danse et de théâtre de la région, devait être situé au coeur de la ville de Sherbrooke, dans l'îlot délimité par les rues Wellington Sud (une artère commerciale importante), Aberdeen, des Grandes-Fourches et Dépôt. Ce projet s'inscrivait dans un plan de développement des installations artistiques visant à revitaliser le tissu urbain du centre-ville. Le projet devait également affirmer son « attachement » à la ville par un respect des alignements et du gabarit architectural caractéristiques du quartier. Les propositions devaient en outre prendre en considération l'aménagement du futur terminus régional d'autobus dans l'ancienne gare du CN, un bâtiment d'importance patrimoniale majeure situé à proximité, au nord du site d'intervention.
(Texte CCC)