Sur un ton décalé et fantaisiste, Sacré Saint Laurent nous conte la naissance d'un village et sa fabuleuse extension d'hier à aujourd'hui. Chaque soir, l'église se déplie, s'étire et se transforme en un pop up géant pour révéler un univers hors du commun. Un avion siffle perché du haut d'un poteau électrique, un poussin éclos d'une pomme de terre, des vaches tombent du ciel, une église s'envole. Découper, plier, craquer, tracer, autant de façon de traverser les âges et raconter la vie de l'arrondissement Saint Laurent. Des images d'archives froissées, pliées, découpées et assemblées afin de recomposer chaque étape de l'histoire du quartier. La naissance du village, la construction de la paroisse, l'expansion des terres agricoles, l'élection du premier maire, l'apparition de nouveaux transport, les nouveaux moyens de communication pour finir sur le Saint Laurent d'aujourd'hui: son parc, ses habitants, son village. Un grand détournement qui vient souligner la singularité d'un quartier festif, convivial et chaleureux.
Sacré Saint Laurent est une mosaïque d'images qui illustrent la dynamique du quartier. Les visuels utilisés présentent les familles, les petits et les grands, tous entraînés dans un scénario bien trempé. Le stop motion transforme la façade de l'église en une grande feuille blanche modulable, délicate. Images par images, ces découpages hybrides s'animent pour raconter en quelques minutes plus de 100 ans d'histoire, en alliant le ludique à l'agréable. Ce type d'animation permet égaiement de redonner vie à ces images d'archives oubliées.
Un narrateur omniscient viendra commenter les images qui défileront sur l'église. Sa voix est grave et énigmatique. Personne ne sait qui il est, pourtant il connait l'histoire dans les moindres détails, comme s'il avait été présent durant les faits. Ce narrateur anonyme accompagnera le public dans un voyage hors du temps durant tout l'été. Ce conte urbain sera donc travaillé sur le plan sonore afin de donner du relief à l'histoire de l'arrondissement et de créer une proximité avec les habitants.
Pif, crack, zoom, bing, berck, grrr, ich, yeck pouak, Ah ah ah, ouuuuh, oooooh. Un travail de bruitages et des enregistrements sonores viendront ponctuer l'animation. Les sabots du cochon, le bourdonnement du train, les cliquetis du fleuve, les soupirs des curés autant de petits details qui feront la richesse sonore de la projection. Ces enregistrements nous permettront de donner vie aux animaux, personnages, feuillages présents sur chacun des tableaux.
Cette approche sonore et visuelle rappelle le film Wall des Pink Floyd et l'approche déjantée des Monthy Python. Dans cette projection, chaque tableau représente un segment de l'histoire et tous sont liés par un esprit décalé, une esthétique papier singulière et un ton estival.
(Tiré du texte du concurrent)
La prestation proposée a plu au jury pour son aspect fantaisiste, ludique, vivant et sa forte signature. L'approche graphique est intéressante, de même que l'esthétique «papier». L'idée d'une église qui se déplie tous les soirs et prend vie sur un fond coloré et dynamique rend le projet accessible et près du public.
Alors que ce projet présentait la plus forte intégration architecturale à la première étape, l'équipe n'a pas su développer suffisamment cet aspect du projet pour la deuxième étape. La vidéo ne tient pas toujours compte des contraintes et particularités architecturales de la façade du bâtiment.
La composante sonore n'a pas non plus convaincu le jury, particulièrement en ce qui a trait au narrateur dont le rôle apporte peu au projet.
L'idée de chacun des tableaux colorés est intéressante au point de vue graphique. Cependant, le lien qui unit chacun de ces tableaux n'est pas clair et la trame narrative derrière l'oeuvre est peu développée. En ce sens, il est difficile de saisir le propos derrière l'oeuvre.
(Tiré du rapport du jury)
4 numérisés / 2 accessibles
- Planche de présentation
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