Le facteur principal d'unification d'un campus ou d'un village est habituellement lié à sa matérialité. Qu'il s'agisse de l'enduit de chaux blanche des villages méditerranéens, du calcaire de Trenton du Vieux-Montréal ou de la brique de couleur chamois de l'Université de Montréal, il importe que le développement progressif se fasse en faisant usage d'une palette restreinte garantissant la cohérence de l'ensemble tout en permettant les variations formelles. Ici, le marbre blanc provenant de la carrière Danby au Vermont et présent sur les pavillons Hornstein, Bourgie et Desmarais constitue la pierre d'assise de notre réflexion.
Les photographies d'Edward Burtynsky magnifiant les carrières d'où sont extraits marbres, granites et calcaires sur tous les continents nous renseignent sur cette activité aussi vieille que l'architecture qui s'en nourrit. L'extraction de blocs cyclopéens ensuite taillés en plaques ou en unités plus petites produit des falaises sculpturales animées par la lumière qui en accentue le caractère dramatique. Si nous y avons trouvé l'envie d'une volumétrie générée par un processus soustractif diminuant l'impact visuel du bâtiment au niveau du passant nous avons également désiré y ajouter cette irrépressible volonté humaine de travailler la surface du marbre . Nous proposons ici de perforer la surface de certains panneaux tracer une dentelle qui filtre la lumière dans les espaces de circulation hors galerie pour maintenir le caractère introspectif du parcours.
L'accès des visiteurs se fera au rez-de-chaussée du pavillon Desmarais, l'enfilade de salles d'exposition conduira au noyau de circulation en façade sur Bishop qui donne accès aux deux étages supérieurs à visiter successivement. Au terme de son parcours le visiteur pourra descendre directement à la grande verrière dans l'axe de la ruelle pour poursuivre la visite par une exposition temporaire ou redescendre au rez-de-chaussée.
Nous avons illustré en pointillé l'emplacement de cloisons permettant de définir des espaces d'exposition de taille variée pouvant être visitées en enfilade. Leur emplacement définitif sera établi de concert avec le Musée en fonction de l'organisation des collections.
Les groupes auront accès à un espace d'accueil et d'orientation en sous-sol contigu à la cafétéria et au vestiaire des groupes à partir de là ils pourront emprunter le corridor souterrain pour se diriger vers le centre éducatif ou remonter vers les espaces d'exposition.
Afin de favoriser la fluidité des circulations et l'orientation des visiteurs, l'escalier principal d'issue sera partiellement cloisonné en verre de type Pyrostop et les portes y donnant accès seront maintenues en position ouverte à l'aide d'électro-aimants reliés au système de protection -incendie.
Les revêtements intérieurs de finition incluent un plancher en bloc de boucher d'érable huilé ( comme dans les autres pavillons) et des murs en gypse sur fond de vissage continu en contre-plaqué dans les salles d'exposition. Les planchers des noyaux de circulation seront couverts de tuiles de granite de Stanstead flamé alors que la cafétéria aura un couvre-sol de linoleum naturel à joints thermo-soudés.
La salle de mécanique en sous-sol aura un plancher au même niveau que la salle adjacente du Pavillon Desmarais adjacente qui l'alimentera sur le plan énergétique.
L'alimentation en air frais et l'évacuation se feront en toiture sur la façade en retrait entre les axes A et B.
La structure de béton proposée reprend la trame définie dans l'étude de faisabilité qui permet une salle de dimensions plus généreuses dans la partie centrale.
Pour ce qui a trait au développement durable, l'ensemble des stratégies envisagées permettra d'obtenir une performance équivalente à la certification LEED argent (minimum de 33 points) en prenant avantage par exemple d'une gestion écologique des déchets de construction, d'une enveloppe à haute efficacité et d'une optimisation de la consommation énergétique.
Pour le programme d'intégration des arts nous proposons une intervention similaire au traitement mural réalisé par le groupe En masse pour les nouveaux Studios Art & Éducation Michel de la Chenelière dans l'espace d'accueil des groupes en sous-sol pour établir un lien entre ces espaces complémentaires.
L'éclairage nocturne de la façade dramatisera les reliefs du bâtiment et contribuera à l'animation de ce segment un peu triste de la rue Bishop. Nous sommes conscients de la nécessité d'offrir sur le plan patrimonial une valeur de remplacement supérieure aux édifices existants qui devront être démolis et nous avons cherché à proposer une intervention harmonieuse dont la volumétrie a été ajustée pour effectuer gracieusement la transition entre le Pavillon Jean-Noël Desmarais et les propriétés adjacentes. Les musées sont par définition des bâtiments hermétiques contribuant difficilement à la vie urbaine et nous avons tenté ici d'ouvrir un dialogue avec le contexte environnant tout en restant cohérent avec les efforts entrepris par nos prédécesseurs pour édifier un campus muséal de grande qualité. Chacun ajoute une pierre à l'ouvrage commun.
(Texte du concurrent)
Les membres du jury ont soulevé les principaux points suivants concernant la prestation de FABG:
3.1 L'approche conceptuelle et la relation à la carrière sont intéressantes. Le concept du campus muséal par la matérialité, soit le marbre blanc en provenance du Vermont, est apprécié par le jury. La présentation du concepteur est logique et sa conclusion est claire.
3.2 L'intégration urbaine de ce projet est très bien réussie, et comme son concepteur le souligne, il est en effet un excellent voisin.
3.3 Le jury souligne l'élégance classique de ce projet. Il y reconnaît la vertu de la simplicité. Une simplicité très lumineuse.
3.4 Malgré cette reconnaissance, on reproche à ce projet d'être très sage et sans surprise. Il fait preuve d'une trop grande discrétion.
3.5 L'originalité du traitement du marbre par les perforations est séduisante. Toutefois, la technique de réalisation inquiète le jury. Il ne serait pas acceptable d'avoir à remplacer les panneaux de marbre en cours de route par un autre matériau car le concept en serait affecté.
3.6 La référence à la carrière de marbre semble faire oublier le musée. L'usage de cet immeuble pourrait être tout autre que muséal. On lui trouve également des ressemblances avec d'autres bâtiments dont entre autres le Quat'Sous. À l'exception du marbre percé, l'aspect innovateur n'est pas assez présent dans ce projet.
3.7 La transparence sur la rue Bishop est interrompue par les panneaux de marbre perforés. Ils empêchent une animation sur toute la façade.
3.8 Peu d'effort a été apporté au traitement des façades latérales.
3.9 Malgré que l'entrée au rez-de-chaussée soit peu visible, l'accueil des groupes y est fonctionnel.
3.10 La proposition de vitrer l'escalier d'issue est judicieuse. Toutefois, il aurait été intéressant d'exploiter d'avantage cette idée avec un traitement particulier de cet escalier.
3.11 Le parcours intérieur est intéressant et le dernier étage propose un cheminement efficace sans retour sur ses pas. Toutefois, le jury n'y voit pas de richesse des espaces intérieurs.
3.12 Les stratégies envisagées pour atteindre un niveau LEED supérieur (argent) à ce qui est demandé (de base) sont appréciées mais suscitent en même temps un questionnement sur l'impact des coûts de ces mesures au détriment d'autres éléments du programme.
3.13 L'expression graphique est juste mais il semble y avoir manqué d'effort dans le rendu.
(Tiré du rapport du jury)
25 numérisés / 25 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Détail de construction
- Schéma