Square McGill
Dévêtue de ses terrasses d'habitations, de son uniformité architecturale, de ses allées plantées, de sa circulation véhiculaire, McGill College peut-elle encore prétendre au titre d'avenue que lui ont consacré ses concepteurs? Heureusement ceux-ci avaient prévu le coup. En effet, un plan d'archive peu connu présente une alternative au lotissement adopté par les promoteurs de la New Town montréalaise avec, en percée visuelle sur le mont Royal, un long square urbain se déroulant de la rue Ste-Catherine jusqu'aux portes de l'Université McGill.
Ce glissement identitaire -- d'avenue à square -- semble parfaitement adapté à la future vocation du lieu. De concert avec les squares Phillips et Dominion, ce nouveau square McGill permet en effet de bien resserrer l'identitaire hétéroclite du centre-ville autour d'une armature civique historiquement pertinente, esthétiquement forte, et distincte de celle du Quartier des spectacles. Le parterre de la Place Ville-Marie et celui de l'université McGill complètent ce grand ensemble paysager alors que la façade de l'hôtel Reine Elizabeth et le flanc du mont Royal viennent encadrer le tout.
C'est dans cet élan longitudinal que s'articule notre proposition. En premier mouvement, le lobby de l'hôtel Fairmont Reine Elizabeth permet d'amorcer la séquence soit par le toit-terrasse de la Place Ville-Marie soit via son sous-sol commercial. Tous deux se rejoignent actuellement de manière ambiguë et inconfortable au plan incliné de l'îlot Cathcart-Ste-Catherine. Nous abordons ce problème en superposant le plan de la rue Ste-Catherine à celui de Cathcart pour ainsi recentrer la composition du square dans l'axe de l'artère commerciale principale du centre-ville. De part et d'autre, de généreuses promenades plantées permettent aux commerces adjacents d'établir terrasses extérieures.
En second mouvement l'entablure de la rue Ste-Catherine déborde dans l'axe McGill College pour créer un grand salon urbain. L'avancée en proue côté sud fait écho au Square Phillips avec son parvis-trottoir et son monument (fruit d'un concours d'art public) visible depuis les terrasses Ville-Marie et Sherbrooke. Côté nord, le parvis-trottoir récupère l'emprise véhiculaire et se prolonge dans l'îlot Ste-Catherine-Maisonneuve où il s'élève en une vaste entablure gazonnée. Deux vespasiennes donnant accès au REM et commerces souterrains brisent la longueur de l'îlot Ste-Catherine-Maisonneuve et complètent l'encadrement de l'ensemble.
Le troisième mouvement amorce une géométrie parcellaire inspirées des squares britanniques mais ici déployée irrégulièrement pour juxtaposer l'accès aux bâtiments adjacents. Le dynamisme de l'ensemble est assuré par l'alternance de la composition parcellaire ainsi que par un contrepoint de vespasiennes, kiosques, colonnes d'affichage, mobilier urbain, et jardins horticoles qui augmentent le confort des îlots et favorisent l'occupation spontanée. Dans ce cas-ci, les vespasiennes définissent un seuil au Centre Eaton et, de concert avec la colonnade arboricole, adoucie l'accès véhiculaire au stationnement souterrain déporté en côté ouest afin d'offrir une promenade continue en bordure est. Le généreux tissage de sentiers permet le développement de terrasses extérieures et la tenue d'évènements programmés.
Le quatrième mouvement, celui de l'îlot Maisonneuve-Kennedy, acquiert une échelle plus intime, ou le traitement verchère et horticole domine. A l'ouest, une rampe d'accès universel se prolonge jusqu'à la rue Sherbrooke. A l'est, la promenade de l'îlot précédent se développe en une série de paliers qui accentue la topographie du site. Cette seconde promenade épaule l'axe central des portes Roddick. Une vespasienne vient ancrer l'arrangement symétrique mais complexe de la tour Industrielle Alliance alors qu'à l'est les multiples sentiers se déploient en pleine largeur de la placette de la tour PNB Paribas.
Le cinquième et dernier mouvement, plus forestier, abouti sur un large palier en extension du trottoir de la rue Sherbrooke. Le massif d'érable argentés se joint à ceux du campus McGill pour créer un cadre immersif à l'échelle de la rue Sherbrooke. En saison hivernale, le flanc du mont Royal domine la composition.
Trois attributs du mont Royal sont ramenés en avant-plan pour accentuer la proximité visuelle et tactile de la montagne. Le roc, gris et angulaire, est utilisé pour les murets, paliers, et vaste 'plateforme-salons' qui démarquent chaque tête d'ilot et effectuent la transition entre le domaine de la rue et celui, plus introverti, des parcelles jardins. L'eau de source émerge au palier Sherbrooke et prend un aspect plus contemplatif à l'îlot Cathcart. Les massifs d'arbres indigènes, à l'échelle du site et localisés stratégiquement pour maximiser l'occupation en sous-sol et moduler la séquence visuelle vers la montagne et la Place Ville-Marie, font écho aux chênaies rouges à érables qui caractérisent le flanc sud du mont Royal.
Ainsi réinventée en square, en vaste parvis du mont Royal, l'avenue McGill College reprend sa pleine portée symbolique au coeur du domaine civique Montréalais.
(Texte du concurrent)
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- Planche de présentation
- Perspective
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- Perspective
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- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe perspective
- Coupe perspective
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Image de référence