La Canopée McGill : un seuil entre ville et nature.
Nous proposons de métamorphoser McGill en créant une résonance entre la ville, son climat et son paysage. À des niveaux multiples, McGill est un lieu charnière : c'est ce qui fait toute sa potentialité. C'est cette articulation qu'il convient de révéler et d'ancrer dans le paysage mental de la cité. Entre hiver et été, entre Mont-Royal et Saint-Laurent, notre projet pour McGill crée un lieu ouvert à la communauté, un seuil métropolitain qui symbolise la personnalité de la ville de Montréal ; un point de ralliement pour les habitants, les visiteurs et les touristes... et un havre pour les oiseaux et la biodiversité.
À l'opposé de l'urbanisme de géométrie, nous proposons un prototype pour le futur, un fragment de métropole sensuelle qui place Montréal comme pionnière sur la carte du monde urbain durable.
Loin de lutter contre lui, ou de l'ignorer, nous faisons du climat exceptionnel de Montréal un outil du projet : l'avenue McGill devient un seuil entre la nature et la ville, entre l'été et l'hiver. Nous y plantons des arbres et y installons des « capteurs de climat ». Ces délicates structures sont un tissage de câbles et de tubes de métal recyclé, accueillantes aux oiseaux migrateurs. La canopée sensorielle joue avec les couleurs et les odeurs de la végétation, les bruits de la ville et du vent, les ambiances changeantes des saisons.
L'été les structures sont recouvertes d'une végétation qui allège la pollution ; la nuit, elles captent la rosée. Le paysage construit s'ajoute aux arbres, pommetiers et érables, pour amener de la fraîcheur, et combattre les îlots de chaleur. C'est un corridor écologique qui se met en place et prolonge le Mont-Royal.
L'hiver elles se couvrent de glace et de givre et sont autant de sculptures qui piègent la lumière du ciel de Montréal. Un hommage à la « ville d'argent au collier de neige » d'Émile Nelligan. Entre les deux saisons, habillés des toutes premières fleurs, les « capteurs de climat » célèbrent ce moment bref et magique du printemps à Montréal. Le soir ils s'illuminent d'une lueur douce, variant dans la nuit pour presque s'éteindre, s'éveillant aux mouvements des passants. Le dispositif n'est jamais figé. Les motifs se modifient au fil des ans avec les ramifications des plantations qui s'y attachent de façon organique. Il permet l'appropriation et donc l'évolution : la fréquentation du public, comme la succession des saisons, changera petit à petit ce qui est une installation de départ, mais qui ne préjuge pas du point d'arrivée. Une installation ouverte comme l'est le style de vie de Montréal.
Le sol de McGill, quant à lui, est profilé pour être continu de façade à façade ; la place de la voiture y est réduite au minimum, pour la desserte locale et les services. En rupture avec la grille de la trame des rues de Montréal nous avons imaginé un parcours souple, sinueux comme le cours du fleuve, un parcours pour ralentir, flâner, accueillir, s'arrêter un moment. Il suggère non seulement une autre façon d'utiliser l'espace, mais aussi une autre façon de passer le temps. L'avenue devient une piazza pour les vélos et les piétons à la belle saison, laissant la part belle au paysage et à la biodiversité. L'hiver, c'est un champ de neige avec un large passage sinueux -- les opérations de déneigement y sont simples --.
En toute saison, les jeux d'enfants, la promenade, la rencontre ou bien la rêverie y trouvent un écrin urbain. Autour se dispose, sur le même principe, un mobilier urbain qui incite à la pause et à la contemplation. L'espace de McGill est vivant tout au long de l'année, tous les jours de la semaine. Il séduit la plus grande diversité des âges et des populations mettant en avant la vie de la communauté. Il crée autant de seuils entre les immeubles, les commerces, les accès au métro, à l'université, à Ville-Marie et au Réso. Intensificateur de vie publique, il sera un puissant attracteur pour un accroissement des commerces, des restaurants et des services qui viendront animer les rez-de-chaussée de l'avenue.
Avec la Canopée McGill, notre ambition est de faire entrer la ville en résonance : en réconciliant la nature avec la technique, en faisant du climat une ressource précieuse, Montréal s'affirme au premier plan de la transition écologique. C'est une ville plus sensuelle, plus partagée, qui trouve ici son lieu emblématique entre Mont-Royal et Saint-Laurent.
(Tiré du texte du concurrent)
10 numérisés / 10 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe
- Schéma
- Schéma
- Schéma