Approche conceptuelle - L'esplanade McGill College; de la montagne au fleuve.
Le grand verger transforme l'avenue en esplanade urbaine et s'éloigne des lieux communs réédités au gré des tendances du moment en proposant une édition contemporaine et pérenne de l'espace public ancrée à l'esprit du lieu.
En raison de sa situation privilégiée, l'avenue McGill College est en relation avec de nombreux repères urbains significatifs, tels que le campus de l'Université McGill, l'Esplanade de la Place Ville-Marie et la rue Sainte-Catherine. Son interface bâtie dense, hétérogène et souvent en recul de la limite foncière laisse un espace public dilaté. Le grand verger est une opportunité unique de réaliser un projet de restructuration urbaine contemporain d'intérêt en toutes saisons et de grande qualité pour Montréal; un projet innovant dans sa simplicité et sa cohérence sur un site emblématique du centre-ville.
Le génie du lieu et la dimension paysagère
Les analyses typomorphologiques et iconographiques du lieu sont évocatrices d'images fortes permettant d'enraciner la nouvelle esplanade dans un esprit de continuité historique. La trame orthogonale de l'avenue dessinée en 1856, en parfait alignement avec l'axe central du campus de l'Université McGill, devient allée de déambulation piétonne structurant le projet du nord au sud. Au 19e siècle, l'avenue était bordée de terrasses d'habitations en pierres grises ainsi que d'alignements d'arbres offrant un caractère prestigieux; sans reprendre de manière littérale l'emprise des Terrace Houses, cette trame résidentielle est prétexte à déployer une séquence de composition unificatrice aux 9m sur l'ensemble de l'esplanade, évoquant l'échelle du paysage urbain de l'époque. Large de ses 36m, l'avenue compose à la fois avec la topographie, la monumentalité et le dégagement de la vue au nord vers le parc du Mont-Royal - emblème naturel de Montréal - et l'ancien hôpital Royal-Victoria - riche patrimoine architectural -, mais également au sud vers Place Ville Marie et son esplanade en cours de requalification. L'accentuation des perspectives à l'échelle du piéton et la mise en valeur de la topographie sont magnifiées dans le projet proposé.
Les tracés fondateurs et la topographie réinterprétés de manière contemporaine avec sobriété et simplicité, mais aussi la volonté de créer un lien piéton significatif de la montagne au fleuve représentent la pierre d'assise du projet.
La composition de l'esplanade est créée par une diagonale dessinée entre l'entrée du campus universitaire et le nouvel emmarchement de Place Ville Marie; le geste urbain explore la dualité entre la nature - référence à la Montagne - et le minéral - lien avec la ville. Le jeu géométrique permet de conserver et mettre en valeur le cône de visibilité sur le Mont-Royal et d'accentuer les effets de perspective.
D'un côté de cette diagonale, Le grand verger forme le parterre et se déploie sur quatre plateaux végétalisés en référence au parc du Mont-Royal. Au cycle des saisons, l'actuelle avenue se distingue dans l'imaginaire par sa simple allée de pommetiers. Magnifiés dans Le grand verger, les pommetiers prennent place sur la trame unificatrice et s'offrent aux Montréalais comme toile fleurie au printemps, îlot de fraîcheur en été, source de fruits rouges à l'automne et champ de texture en hiver.
De l'autre côté, la surface minérale se décompose graduellement; passant d'un ruisseau tranquille provenant de la montagne, elle devient cascades, ensuite fleuve apprivoisé et culmine vers une fontaine urbaine de jets d'eau jouxtant l'effervescence de la rue Sainte-Catherine, permettant de se rafraîchir et de jouer. Certains plans d'eau deviennent socles à des oeuvres d'art qui s'ajoutent à la collection déjà présente sur le site et accompagnent le parcours des usagers; une signature artistique en référence aux musées à proximité. La présence de l'eau est une forme de révérence au fleuve Saint-Laurent; l'eau agit comme un fil d'Ariane qui accompagne la flânerie des passants et se veut source d'animation en toutes saisons.
Pivot conceptuel entre la ville et la montagne et de toutes les formes de mobilité, le grand banc plateforme circulaire de bois agit comme espace de représentation avec un potentiel d'animation spontané fort; il permet d'être un point de rencontre, de s'y asseoir et d'être utilisé comme scène improvisée.
Axe de mobilité douce, l'allée de déambulation d'une largeur de 6m est bordée du nord au sud par une bande de services végétalisée et fonctionnelle de 3m qui permet un juste équilibre de la végétation des deux côtés de l'espace public. Cette bande permet également de laisser libre d'obstacles un corridor de 3.3m devant les bâtiments et, de la ville vers la montagne, accueillir une série de terrasses animées en alternance avec des jardins de pluie enrichis d'une végétation luxuriante.
(Tiré du texte du concurrent)
Étape 1
Appréciation générale
Le jury apprécie la grande simplicité de cette proposition d'aménagement qui mise sur le tracé d'un axe diagonal divisant l'ensemble de l'espace de l'avenue McGill College et qui assure un changement programmatique graduel entre les espaces minéralisés au sud et les espaces végétalisés au nord. Sans innover sur le plan conceptuel, cette approche répond d'une manière habile et élégante aux exigences du programme, notamment par la mise en valeur, voire l'amplification, de la perspective visuelle vers le mont Royal. Malgré les qualités attribuées à la simplicité de cette proposition, le jury considère qu'elle est néanmoins demeurée très schématique dans son expression. Le jury souhaite que la proposition soit bonifiée dans le développement de la diversité et la richesse des expériences offertes par celle-ci.
Qualité conceptuelle et environnementale de la stratégie végétale
Le parterre offre une végétalisation abondante de l'espace public et permet la reprise des pommetiers. Le jury invite l'équipe finaliste à faire évoluer le concept d'aménagement afin que la place puisse offrir un ensemble végétal plus cohérent. Le jury identifie également des enjeux d'aménagement au niveau de la lame d'eau et souhaite communiquer ses préoccupations en matière d'utilisation responsable de l'eau dans cette proposition.
Qualité paysagère et patrimoniale
Le concept d'aménagement s'inscrit adéquatement dans le caractère emblématique du lieu. La ligne diagonale et le traitement différencié des deux surfaces résultantes permettent la mise en oeuvre d'un seul geste unificateur qui contribue à concilier la montagne et la Place Ville Marie en amplifiant la perspective visuelle vers la montagne.
Qualité fonctionnelle - Usage
Les principes de fonctionnement de l'espace proposé s'inscrivent adéquatement dans la structure énoncée dans le programme, soit un espace fortement végétalisé en lien avec le campus de l'Université McGill au nord et un espace minéralisé se liant avec les fonctions plus commerciales et touristiques du centre-ville au sud. Hormis cette grande structure générale, la proposition manque d'articulation. L'usage de l'eau comme élément d'animation de l'espace minéralisé est très pertinent. Il pose néanmoins l'enjeu du rôle de cet espace en hiver ainsi qu'à l'automne et au printemps (d'octobre à mai) lorsque les fontaines ne sont pas utilisées
Qualité fonctionnelle - Mobilité
De manière générale, l'espace de déambulation semble trop étroit dans cette proposition, compte tenu de l'achalandage prévu. Des enjeux de sécurité et d'accessibilité aux abords des plans d'eau sont aussi soulevés par les membres du jury.
Étape 2
Qualité conceptuelle et environnementale de la stratégie végétale
Il y a une grande élégance dans la façon dont s'installe la végétation du nord au sud sur la place. La présence des pommetiers met en scène le lieu. L'aménagement des plantations semble principalement avoir été réfléchi dans une optique scénographique afin de magnifier le décor. Sur le plan environnemental, le jury réitère son commentaire de la première étape quant à la très forte présence de l'eau à des fins ludiques sur le site.
Qualité paysagère et patrimoniale
Le concept d'aménagement de cette prestation témoigne d'une grande réflexion et d'une fine analyse du site. La diagonale qui façonne un espace fuyant est habile, la proposition est simple et efficace. Le projet est réussi au chapitre de la mise en valeur de l'avenue et de la perspective visuelle accentuée vers le mont Royal. En contrepartie, malgré l'élégance de la proposition, celle-ci demeure peu invitante, particulièrement pendant les nombreux mois de l'année où les surfaces minérales ne sont pas habitées par les terrasses et la présence de l'eau.
Qualité fonctionnelle - Usage
La configuration de l'espace qui résulte de la grande diagonale génère des espaces minéralisés au sud et végétalisés au nord, tel que préconisé dans le programme. Les cheminements longitudinaux permettent une bonne lecture du site. L'expérience de soir est appréciée par les membres du jury. Bien que l'organisation spatiale soit efficace globalement, le concept d'aménagement n'a pas assez été développé sur le plan de l'appropriation et des usages. Le jury émet également une réserve sur les possibilités d'appropriation sous les pommetiers qui offrent un faible dégagement sous les branches.
Qualité fonctionnelle - Mobilité
Au même titre que d'autres prestations, la mobilité est un aspect qui n'a pas été très développé dans le cadre de l'étape 2 du concours. Les aménagements proposés semblent toutefois mettre en application les grands principes d'accessibilité. L'espace de circulation pour l'accès au stationnement du Centre Eaton est clairement délimité dans le projet et semble générer peu de conflits.
Qualité matérielle, durabilité et entretien des matériaux, du mobilier et des équipements
Les matériaux sont de bonne qualité et adaptés aux usages. Les membres du jury soulignent les coûts élevés d'entretien et de main-d'oeuvre liés à la présence des fontaines et de la salle mécanique.
Prise en compte des enjeux de phasage, gestion des risques liés à l'innovation et faisabilité
L'ensemble des membres du jury considère ce projet comme l'un des plus risqués. La présence de l'eau est centrale dans le projet alors que des considérations techniques liées à la faible profondeur des dalles souterraines pourraient venir compromettre sa réalisation. La stratégie d'animation de la place reposant fortement sur la présence ludique de l'eau; la réduction, voire la disparition, de cet élément dans le tronçon Sainte-Catherine serait considérée comme une modification importante au concept.
(Tiré du rapport du jury)
50 numérisés / 50 accessibles
- Planche de présentation
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- Perspective
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- Axonométrie
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