Misant sur la notion de dualité et de convergence, l'avenue est réinventée pour en révéler ses multiples facettes. Le pliage et le découpage du sol expriment l'émergence d'une modulation topographique aux clivages francs, rythmant les parcours scéniques d'ascension descension entre le mont Royal et le centre-ville. L'avenue nord sud est rythmée par un langage et une organisation qui magnifient sa dimension est ouest, offrant une série de sous-espaces à la fois cohérents et différenciés.
LE PROJET COMPREND :
6 ascensions descensions topographiques
5 moments
1 tableau vivant
6 ascensions descensions topographiques
Le sol est travaillé pour en révéler toutes les dimensions et le plein potentiel par un système de modulations présentant deux pans complémentaires Ville Montagne. Le jeu tridimensionnel supporte une diversité d'appropriations et d'ambiances par un système formel cohérent et flexible, appliqué à l'ensemble du site. Élément liant entre le fleuve et la montagne, l'avenue propose une série d'expériences urbaines et paysagères en six séquences qui se succèdent et rythment les parcours reliant le campus universitaire McGill à la place Ville-Marie, chevauchant les rues transversales au-delà des limites propres au site.
Fortement structurée autour du système de lames auquel tout le mobilier urbain s'accroche, la trame proposée crée un contexte scénographique évolutif dans lequel les utilisateurs peuvent s'engager à différentes échelles. Passant de micro-espaces à de plus grands dégagements, selon six séquences aux rythmes différents, les expériences proposées se relient au contexte et aux bâtiments adjacents en s'adaptant aux entrées des édifices et aux usages propres au lieu.
1. Le campus : s'étirant au-delà du site d'intervention, ce lieu engage l'identité et les utilisateurs du campus de l'Université McGill par l'expression de la « ville d'apprentissage ». L'espace verdoyant permet la contemplation de la nature et le rassemblement ponctuel d'étudiants. L'aménagement soutient l'engagement politique par un seuil protocolaire, au coeur d'un paysage riche.
2. Le boisé : s'insérant entre le placottoir et l'agora, cet espace vert met en valeur une végétation luxuriante et enveloppante qui fait écho à la montagne. À la fois forêt miniature et havre de paix, ce boisé urbain accueillant est l'endroit idéal pour se ressourcer.
3. Le hub : de part et d'autre du boulevard de Maisonneuve Ouest, le hub est un carrefour de déplacements multimodaux (métro, REM, réseau cyclable) assurant l'orientation optimale des usagers. L'espace offre des seuils d'entrée sur l'avenue, des aires de repos équipées de mobilier urbain et des seuils menants aux espaces corporatifs et aux adresses de prestige. Le carrefour est un espace plus fonctionnel comprenant un axe véhiculaire vers le stationnement du Centre Eaton. Cet accès est clairement identifié et offre des vues plus dégagées vers la montagne.
4. Le parc : trouvant sa place entre l'aire de jeu et le belvédère, cet espace propose un lieu d'appropriation sur pelouse, un lieu flexible qui ouvre la porte aux usages multiples.
5. Le jardin : s'étirant de part et d'autre de la rue Sainte- Catherine Ouest, cette portion offre un espace de repos aux promeneurs qui peuvent y trouver refuge sous les arbres, profiter de l'animation des terrasses où se poser un instant afin d'échapper à la frénésie du centre-ville.
6. Le théâtre : jouant sur des éléments de symétrie pour mettre en valeur la théâtralité de la ville, cette section du parcours explore la notion de perspective sur le plan incliné de l'avenue. Un emmarchement monumental permet de contempler la scène urbaine en offrant une vue spectaculaire vers le nord. La scénographie de proximité comprend les lames, le plan d'eau du premier moment et l'animation des terrasses ; alors que les pans inclinés, la canopée, la vue encadrée sur la montagne et le ciel constituent la scénographie lointaine.
5 moments
Chaque moment est un lieu de rassemblement et de rencontre entre deux séquences topographiques reposant sur un jeu formel qui fait monter et descendre le sol. Ces espaces ponctuels partagent un langage fractal commun adoptant la forme d'un pliage hors échelle qui provoque un changement de rythme et d'ambiance.
1. L'agora ( exposer apprendre ) ce moment marque l'entrée de la « ville d'apprentissage » et favorise le partage et la découverte. C'est à la fois un auditorium ouvert à tous, un lieu d'échange d'idées et un hall d'exposition éphémère faisant écho au lieu d'enseignement voisin.
2. Le placottoir ( réseauter se retirer) cet espace public, est un lieu d'échange et de rencontre où les travailleurs et autres passants peuvent se rassembler pour manger, discuter ou tout simplement être en retrait pour prendre une pause, à l'ombre des arbres.
3. Le belvédère ( signaler révéler ) : ce moment légèrement poussé hors sol comprend un puits de lumière qui révèle la ville souterraine et son infrastructure. Cette fenêtre sur le RÉSO constitue une brèche qui participe à la cinétique du lieu et à sa topographie particulière. Tout en créant une ouverture sur l'espace sous-terrain, la présence d'un toit appropriable offre une vue unique sur la montagne.
4. L'aire de jeu (se reposer jouer) : cet espace prend la forme d'un jeu de pliage doté d'une matérialité changeante, offrant un brin de couleur en toutes saisons. Il propose une pause ludique aux passants par sa topographie libre et distinctive. L'aire favorise une approche naturelle d'exploration et de jeu en permettant aux petits et grands de glisser, grimper et sauter sur les différents plans. Les observateurs se reposent et contemplent cette animation spontanée.
5. Le plan d'eau (voir être vu) : ce moment se compose d'un miroir d'eau et d'une légère dépression topo-graphique. Le plan d'eau ludique et interactif (jets, bouil¬lons, vapeurs) reflète la ville et le ciel tout en introduisant un doux jeu de pliage qui permet l'assise, offrant deux rapports à l'eau complémentaires. La portion miroir est l'extension du plan topographique inversé. Des terrasses s'articulent autour pour donner lieu à un espace animé et rassembleur d'une grande flexibilité.
1 tableau vivant
Au coeur du centre-ville, la montagne impose son rythme apaisant. L'avenue des rencontres propose un tableau vivant où le rythme des parcours est naturellement ralenti. L'axe historique est souligné par un parcours continu et cinétique, célébrant la notion d'ascension descension. L'espace conçu permet une animation spontanée des lieux par un aménagement sobre et versatile ; une solution formelle unificatrice répondant au contexte local et s'adaptant aux différentes échelles de l'espace. Le paysage changeant de l'avenue et son appropriation font écho aux différents caractères saisonniers du lieu.
Le projet atténue les distances et contracte la profondeur du champ visuel. La ville et la montagne sont mises en scène telles deux estrades placées en vis-à-vis. Au pied de la montagne, le plan d'eau, la friche et les différentes typologies végétales se déploient en continu par l'entremise d'une série de plans inclinés qui se superposent. Depuis la montagne, le coeur de la ville se révèle par une série de placettes, de chambres urbaines et de modes d'appropriation variés.
En plus de mettre en valeur les vues sur la montagne, le sol se relève et se révèle pour permettre une plantation variée qui sublime la voiture, tel un grand tableau vivant.
(Tiré du texte du concurrent)
Étape 1
Appréciation générale
Le jury a apprécié la proposition Tiohtia : ke, notamment en raison de la stratégie de travail conceptuel qu'elle propose. Le jury perçoit la formulation de ce concept d'aménagement à la façon d'une méthodologie de conception plutôt qu'une représentation détaillée du projet. Le résultat est un énoncé de principe projectuel qui se traduit par la mise en forme d'une trame qui pourrait se révéler très élégante lors du développement de l'esquisse. La proposition s'articule principalement à partir du sol. La référence au geste de creuser est particulièrement intéressante sur le site McGill College qui possède un sol fortement remanié témoignant d'une longue histoire. Mais au-delà du geste conceptuel, le jury s'interroge néanmoins sur l'idée centrale derrière le projet de même que sur la lisibilité dans l'espace de cette intention. Le jury s'est notamment questionné sur l'intérêt de la référence aux Premières Nations à travers le titre du projet. Cette référence semblait peu incarnée, voire anecdotique, par rapport au concept développé. Il recommande d'améliorer ou d'abandonner cette référence. De plus, le jury a constaté un certain décalage entre le texte et la proposition et a éprouvé une certaine difficulté à lire et comprendre le texte qui lui est associé.
Qualité conceptuelle et environnementale de la stratégie végétale
Sur le plan environnemental, l'intérêt du projet réside dans les aspérités, dans le jeu des plis au sol. En soulevant le sol et en le creusant, le concurrent crée une microtopographie qui devient fertile par l'insertion d'éléments d'eau ou de végétation. Le jury considère que la stratégie environnementale et végétale possède un fort potentiel d'avancement aux étapes subséquentes. L'explication du concept du sol est néanmoins demeurée assez simpliste et pourrait mieux exploiter la nature du sol comme système vivant. Le plan propose un espace fortement minéralisé malgré le souhait exprimé dans le programme d'assurer une prédominance à la végétation. Le jury souligne que le plan d'eau imaginé pour le tronçon Cathcart / Sainte-Catherine O. pourrait être problématique en raison de sa très grande taille, notamment en fonction de sa profondeur.
Qualité paysagère et patrimoniale
Le jury s'interroge fortement sur la préservation du caractère patrimonial du lieu. Il souligne notamment que la stratégie de mise en valeur de l'axe visuel vers le mont Royal est difficile à visualiser à partir des documents soumis. Le jury pressent un enjeu de robustesse dans le traitement matériel et s'interroge sur la durabilité de la matérialité associée aux plis topographiques.
Qualité fonctionnelle - Usage
L'une des dimensions de la proposition qui est tout particulièrement appréciée est la possibilité de créer des lieux intimes qui possèdent un fort potentiel de renouvellement de l'expérience du lieu. La présence de plusieurs sous-espaces permet d'offrir une expérience différenciée tout au long du parcours. Bien que le jury apprécie la finesse de la granularité, il s'inquiète de l'effet de barrière répétitive engendré par la multiplication d'éléments de composition perpendiculaire à l'axe principal de déambulation. Il propose notamment de bien étudier la localisation des types de plis ainsi que leur amplitude (largeur). L'insertion des terrasses dans le tronçon Cathcart / Sainte-Catherine O. est tout particulièrement à développer. Le jury tient finalement à souligner qu'une attention particulière devrait être portée à la stratégie d'utilisation et d'entretien hivernal.
Qualité fonctionnelle - Mobilité
Tel que mentionné précédemment, le jury propose de mieux réfléchir à l'expérience de déambulation nord-sud sur l'ensemble de l'avenue McGill College proposée afin de ne pas obstruer le mouvement par l'insertion et la multiplication d'éléments de composition perpendiculaire. Le jury remarque que des terrasses sont proposées à proximité de l'entrée au stationnement du Centre Eaton. Le jury propose de mieux étudier les interfaces entre espaces véhiculaires, piétons et ceux dédiés à l'animation publique.
Étape 2
Qualité conceptuelle et environnementale de la stratégie végétale
Lors de l'étape 1 du concours, le travail topographique et la naissance d'un sol multiple, inégal et perméable présentaient, selon le jury, un fort potentiel sur le plan de la stratégie végétale. La notion de pliage et de découpage du sol, marqueur identitaire du concept, n'a cependant pas assez été exploitée dans la prestation de l'étape 2.
Qualité paysagère et patrimoniale
À la première étape du concours, les membres du jury avaient apprécié la méthodologie de conception d'une trame permettant une articulation entre l'échelle de l'avenue McGill College et celle de lieux plus intimes. Malgré cette idée forte de pliage modulant l'espace, cette dernière n'a pas été exploitée. La succession plutôt uniforme des plis semble désincarnée de la topographie du site existant et n'en tire malheureusement pas profit. La proposition demeure formelle.
Le jury mentionne également que les perspectives de la prestation permettent difficilement de juger de la qualité des vues vers le mont Royal. Le jury, à l'instar du comité aviseur et du comité technique, a des préoccupations en lien avec la commémoration des Premiers Peuples dans le cadre du projet.
Qualité fonctionnelle - Usage
Les sous-espaces offrent des possibilités d'expérience différenciée sur l'ensemble du site. En contrepartie, ces espaces ne semblent pas toujours en adéquation avec les besoins et contraintes exprimés dans le programme du concours.
Sur le plan de l'échelle globale du site, les membres du jury notent que la modulation plutôt régulière du pliage vient contraindre les possibilités d'appropriation.
Les stratégies d'usages et d'appropriation pendant la saison hivernale, de même que les ambiances spécifiques au fil des saisons, ont été peu développées.
Qualité fonctionnelle - Mobilité
Au même titre que d'autres prestations, la mobilité est un aspect qui n'a pas été très développé dans le cadre de l'étape 2 du concours. Les aménagements proposés semblent toutefois mettre en application les grands principes d'accessibilité. Le jury souligne les possibles conflits d'usages entre les piétons et les automobilistes aux intersections et pour l'accès au stationnement du Centre Eaton.
Qualité matérielle, durabilité et entretien des matériaux, du mobilier et des équipements
Les matériaux sont de bonne qualité et adaptés aux usages. Le jury mentionne qu'il est difficile d'évaluer comment seront construits les plis. La prestation reste assez schématique à cet égard.
Prise en compte des enjeux de phasage, gestion des risques liés à l'innovation et faisabilité
La possibilité d'aménager des aires de rétention au-dessus de la dalle du REM devra être validée avec la CDPQ Infra. Le jury s'interroge également au sujet de l'intégration du plan d'eau ludique dans une section légèrement en pente.
(Tiré du rapport du jury)
79 numérisés / 79 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Image de référence
- Image de référence
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
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- Schéma
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- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
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- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
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- Image de référence
- Image de référence
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