Montréal n'est pas une ville nordique. Montréal est bien plus.
Montréal jouit d'un climat extrême de par ses saisons contrastées. En hiver, elle consacre un budget de 150 M$* en déneigement tandis qu'en été, ses habitants dépensent plus de 132 M$** en climatisation. Serait-il possible d'exploiter ces extrêmes de température en utilisant, en théorie, le potentiel refroidissant de nos hivers pour rafraichir nos étés ? Comment ?
Au lieu de considérer la neige comme un déchet, recueillons sa fraicheur et son apport en eau! Faisons de la neige une ressource nous permettant de climatiser nos logements montréalais !
Et si nous creusions un trou pour y conserver la neige le plus longtemps possible et qu'avec le sol enlevé nous créerions une colline pour nous amuser plus près du soleil. Quelle échelle pourrait avoir ces trous et ces collines pour accueillir mieux nos hivers et dynamiser nos étés ?
Au lieu d'effacer la neige aussitôt qu'elle tombe, repensons sa collecte afin de I'ancrer dans la trame urbaine! Caractérisée par ses îlots orthogonaux, la trame montréalaise est parsemée de ruelles au potentiel encore sous-estimé... Se privatisant graduellement, ces ruelles deviennent I'extension des jardins des Montréalais. Quoi de mieux pour célébrer le climat au quotidien que d'amener ses spécificités dans tous ces jardins ?
Prenons un exemple.
Les ruelles larges du quartier Hochelaga-Maisonneuve se prêtent parfaitement à l'idée d'y ramener la neige afin que les habitants autour puissent exploiter son énergie froide.
Aujourd'hui, ces ruelles sont majoritairement occupées par les voitures stationnées et les abris nécessaires qui vont avec. II n'y a pas place au jeu, la végétation manque et I'ensoleillement hivernal y est pauvre. En rendant commune la fin de chaque propriété, il est possible d'élargir la ruelle permettant I'excavation d'un réservoir a neige isolé sous un stationnement.
Déterminer le volume de ces réservoirs est facile. Le sol public entourant I'îlot moyen d'HoMa est compose de 2062 m2 de rues, 1462 m2 de stationnement, 935m2 de ruelle, 837m2 de trottoir pour un total de 5296m2 a déneiger par îlot. Sachant qu'en moyenne 2,17m de neige tombent sur Montréal chaque hiver et qu'une fois ramassée cette neige se compacte de moitié, nous aurions un potentiel de 5746,2m3 par îlot, ce qui représente un volume de 20x20x14,3m à excaver.
Pouvant être financée par la Ville autant que par une association de résidents, I'excavation demeure a moindre coup étant donné que le sol bougé est destiné a former une colline sur place.
En hiver, les voisins se rassemblent au sommet, ensoleillé 5h par jour, pendant que leurs enfants patinent sur le toit du garage. En été, les filles jardinent à la base de la colline tandis que leur grand-mère les regarde, au "frais" de la neige, à l'intérieur.
Cet investissement dans le paysage journalier des montréalais rapporterait de quatre façons. Premièrement, par la valeur ajoutée aux propriétés jouissant d'une cour réaménagée, d'un paysage dynamisé. Deuxièmement, l'énergie refroidissante issue de la neige peut être vendue et les économies d'énergie engendrées par ce changement de mode de climatisation en été. Troisièmement, la possibilité de louer les espaces de stationnement couvert suggère un revenu, autre retour sur l'investissement. Finalement un plan municipal de déneigement à l'échelle réduite pouvant être fractionné et incrémentalement privatisé (îlot par îlot) réduirait les trajets des camions déneigeurs vers les chutes à neige actuelles.
Faisons de la neige une ressource dont nous avons besoin l'été en introduisant, au coeur de la trame montréalaise, les spécificités du climat de la vallée du St-Laurent, non pas un climat nordique, mais un climat hivernal dont les extrêmes ont le potentiel de se compléter.
(Tiré du texte du concurrent)
Le jury a retenu cette proposition pour sa pertinence et son intelligence ; la mise à profit des extrêmes différences de température entre l'hiver et l'été présente un potentiel de régulation climatique sous-exploité. En effet, cette proposition propose de « récolter » et conserver la neige en sous-sol, telle une ressource énergétique, plutôt que de la considérer tel un déchet.
Partant d'une logique simple et ancienne, l'idée a été actualisée et remise en perspective des préoccupations et objectifs actuels du développement durable et de la gestion éclairée des ressources.
La proposition a été mise en perspective avec la création d'un espace public extérieur, ici en intérieur d'îlot, mais le jury tient avant tout à souligner le mécanisme de design, système ingénieux qui pourrait changer le quotidien et s'implanter sous des formes diverses en ville.
Le jury tient a souligné la clarté et l'efficacité du développement de l'idée.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
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