tête à tête
L'avenue McGill College joue un rôle fondamental dans la fondation et la compréhension de Montréal. Elle a, depuis toujours, eu une présence significative, à la fois symbolique et physique. À l'origine, un territoire agricole, elle fut muée tour à tour en une avenue noble ponctuée de grandes maisons et de cour anglaise, une allée aux aspirations toutes françaises pour finir en voie carrossable mettant bien en scène les solitudes héritées d'une planification inaboutie. C'est aujourd'hui cette relation inachevée à son environnement qui la caractérise dans sa forme et sa fonction.
Le réaménagement de l'avenue offre donc l'opportunité d'un dialogue en trois temps où les réalités territoriales du Centre-ville et de la montagne s'entremêlent à grande échelle, avec l'objectif d'en arriver à une approche urbaine basée sur l'hybridation des caractéristiques propres à chacun de ces univers. Avec la réinvention de l'axe, nous proposons un nouveau dialogue entre deux visions d'une planification urbaine; entre la naturalité du paysage et la maîtrise absolue de la trame universelle, entre le grand jardin urbain du Mont-Royal et l'emblématique tour de Place Ville Marie, entre Frederick Law Olmstead et Vincent Ponte.
Le deuxième acte de cette vision permettra de répondre à ces deux réalités, et de les altérer pour former un paysage aux multiples facettes définissant un secteur en mal d'organisation, d'animation et de vitalité. Pour y arriver, l'avenue doit être conçue comme un espace multifonctionnel aux échelles variées, fait pour accueillir un public plus grand ou plus petit. Toute cette stratégie s'échafaudera sur ses grandes performances, sur un jeu pluriel dont les usagers sont les acteurs et où des lieux proportionnés à l'échelle des passants encadrent chaque fonction par des formes qualifiées d'un point de vue esthétique et expérimental.
Le troisième acte de ce réaménagement est celui qui le définit comme un méta-espace, où l'avenue pactise avec le visiteur pour qu'une fois arrivé sur les lieux, l'architecture se fait silencieuse et ouvre l'espace à ce monde de l'imaginaire. Nous proposons ainsi l'organisation d'une hallucinante diversité d'occasions de s'approprier le lieu par une variété d'expérience : une connexion iconique, un paysage de découvertes et un lieu expressif ponctuée par 5 grandes zones flexible.
Au sud de l'axe, des terrasses de différentes grandeurs, des assises et des mini placettes publiques sont définies par des systèmes de bancs modulables qui font clin d'oeil aux mobiliers de la nouvelle esplanade de Place Ville Marie. Ces zones encadrent une allée centrale où pommetiers et jeux d'eau animent l'espace au gré des saisons et qui se dédouble comme voie de circulation centrale pour les véhicules d'urgences. Le deuxième tronçon au nord de la rue Sainte-Catherine s'inscrit dans la vocation commerciale de cette dernière et accueille une diversité d'espaces tels des cafés, des petits kiosques et des marchés éphémères.
Ces espaces forment un parcours vers un nouveau pavillon qui agit comme rotule urbaine entre les différentes strates de l'axe et procure une expérience verticale unique aux citadins. Un percement de la rue permet de relier le paysage urbain au réseau souterrain et de créer une station centrale iconique pour le nouveau REM, pendant que le toit de ce dernier permet de se hisser au-dessus de la cime des pommetiers et de profiter d'un point de vue unique sur la ville et le Mont-Royal.
Au nord du pavillon, une zone verger rappelle l'histoire agricole du site tout en étant résolument tournée vers le futur en mettant en oeuvre des stratégies d'aménagements urbains axées sur la résilience et le développement durable. Des sols perméables font partie intégrale d'une stratégie durable de la gestion des eaux tandis qu'une variété de placettes publiques offrent une variété d'ambiances, de végétations et de microclimats.
La douce transition entre les espaces plus minéralisés du Sud vers les espaces végétalisés du campus McGill est finalisée à travers les deux derniers tronçons de l'axe. Des sentiers pédestres structurent un parcours où oeuvres d'art côtoient des zones naturelles et un bassin de réflexion qui offre un nouveau regard sur le Mont-Royal.
À travers toutes ces zones, une intégration stratégique des pommetiers permet l'ouverture centrale de l'axe et la déambulation, tandis que des arbres de plus grande taille plantés en marge de l'axe et jumelés à un système de luminaire suspendu créent une hiérarchie claire qui cadre et structure la vue vers le mont Royal. C'est ce lieu retrouvé et transformé au coeur de la ville, empreint de l'histoire, de la géographie et des réalités montréalaises à la fois contrastantes et symbiotiques qui formera ce nouveau dialogue: le grand tête-à-tête urbain!
(Tiré du texte du concurrent)
17 numérisés / 17 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma